Friday, July 17, 2015

''La sentinelle et le banquier'' posted by G.Papageorgiou. PAROS


''Le contraste entre la Grèce et l’Allemagne illustre la dimension systémique du problème de l’eurozone qui importe bien plus que la méfiance atavique d’un Schauble pour un Varoufakis. Une opinion de Pierre Defraigne, directeur exécutif du Centre Madariaga-Collège d’Europe et directeur général honoraire à la Commission européenne.
L’eurozone a été dessinée sur mesure pour l’Allemagne qui a fait de l’euro un avantage comparatif dans la compétition internationale. En raison du poids relatif de l’économie allemande dans l’eurozone, c’est en fonction d’elle que la BCE établit le niveau du taux d’intérêt de la zone euro tandis que sa forte compétitivité hors prix, en raison de sa spécialisation industrielle privilégiée, s’accommode d’un taux de change robuste. L’Allemagne, il est vrai , n’a pas hésité après la réunification à renforcer cette compétitivité par des baisses salariales en jouant sur les délocalisations en Mitteleuropa et en laissant se dualiser la société allemande, désormais talon d’Achille de son modèle. L’Allemagne exploite cet avantage, à travers un solde exportateur net élevé, pour épargner en vue de son vieillissement rapide. Elle épargne ainsi aux dépens des autres membres de l’eurozone sur laquelle elle exerce une pression déflationniste. Il est donc logique qu’en retour elle finance le déficit des pays moins compétitifs. C’est sa fonction de banquier de la zone euro..''

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