''Le contraste entre la Grèce et l’Allemagne illustre la
dimension systémique du problème de l’eurozone qui importe bien plus que
la méfiance atavique d’un Schauble pour un Varoufakis. Une opinion de
Pierre Defraigne, directeur exécutif du Centre Madariaga-Collège
d’Europe et directeur général honoraire à la Commission européenne.
L’eurozone a été dessinée sur mesure pour l’Allemagne qui a
fait de l’euro un avantage comparatif dans la compétition
internationale. En raison du poids relatif de l’économie allemande dans
l’eurozone, c’est en fonction d’elle que la BCE établit le niveau du
taux d’intérêt de la zone euro tandis que sa forte compétitivité hors
prix, en raison de sa spécialisation industrielle privilégiée,
s’accommode d’un taux de change robuste. L’Allemagne, il est vrai , n’a
pas hésité après la réunification à renforcer cette compétitivité par
des baisses salariales en jouant sur les délocalisations en Mitteleuropa
et en laissant se dualiser la société allemande, désormais talon
d’Achille de son modèle. L’Allemagne exploite cet avantage, à travers un
solde exportateur net élevé, pour épargner en vue de son vieillissement
rapide. Elle épargne ainsi aux dépens des autres membres de l’eurozone
sur laquelle elle exerce une pression déflationniste. Il est donc
logique qu’en retour elle finance le déficit des pays moins compétitifs.
C’est sa fonction de banquier de la zone euro..''
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