En 1832, Eugène Delacroix accompagne en Afrique du Nord une mission
diplomatique, dont l’objectif consiste à convaincre le sultan du Maroc
de ne plus s’ingérer dans les affaires de l’Algérie, devenue colonie
française. Les couleurs, la lumière, la nature, les villes, mais aussi
les hommes et les femmes éblouissent le peintre. Deux ans plus tard,
Femmes d’Alger dans leur appartement fait sensation au Salon. La toile
dévoile l’intérieur d’un harem. Trois femmes légèrement vêtues
dévisagent silencieusement les spectateurs. Le naturalisme de la scène,
vécue par l’artiste, dérange un public habitué aux transpositions
lascives et idéalisées de la peinture orientaliste. À défaut de prendre
position sur le conflit qui fait rage en Algérie et qui le heurte,
Delacroix fait voler en éclat ce courant jusqu’alors mis en œuvre par
des artistes qui n’ont jamais franchi la Méditerranée et ignorent tout
de l’Orient.
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