''Les négociations entre la Grèce et l’Union européenne (UE) ont généré
depuis des semestres tensions et défiance qui ont atteint un niveau
critique depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza et à l’approche du
référendum du 5 juillet. Ces négociations et ce référendum donnent lieu à
des positionnements et à des jeux tactiques compréhensibles si l’on se
place dans la logique des acteurs concernés, mais qu’il leur est
désormais essentiel de dépasser pour se hisser à la hauteur des enjeux,
aussi bien pour la Grèce que pour l’Europe. Chaussons les bonnes
lunettes pour dresser le bon diagnostic.
La Grèce est dans une
situation dramatique, qui s’aggravera plus encore si elle était conduite
à faire durablement défaut sur sa dette, voire à quitter la zone euro.
A
cet égard, sortir de la crise actuelle suppose qu’un changement de
regard intervienne en Grèce : il requiert l’expression d’une volonté
claire de rompre avec la Grèce des quarante dernières années, tout comme
celle de résister à la tentation d’imputer l’essentiel des problèmes
d’Athènes à des causes extérieures. Il requiert aussi que le
gouvernement grec veuille bien considérer que la légitimité démocratique
dont il est porteur ne saurait par nature s’imposer à celles
qu’incarnent pareillement ses homologues européens. C’est à cette double
condition que les autorités grecques seront davantage en capacité de
prendre des engagements crédibles et suivis d’effets, selon un programme
établi avec leurs partenaires. Nous comprenons l’impatience et les
préoccupations de ces derniers, qui veulent rompre avec l’impression de
déverser leur aide dans un tonneau des Danaïdes sans fond ni forme..''
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