« Il n’y a pas
de mode d’emploi pour une sortie de la zone euro, car personne n’avait prévu
une telle situation. On est dans les figures libres », confie une source
européenne. On peut donc très bien imaginer que la Grèce reste formellement
dans la zone euro, mais ne dispose plus d’euros fournis par la BCE. Il faudra
donc qu’elle émette en parallèle une nouvelle monnaie (après avoir repris le contrôle
de sa banque centrale, ce qui l’exclura de facto de la BCE) afin de payer les
salaires des fonctionnaires et les retraites. Mais cette nouvelle drachme, qui
circulera parallèlement à l’euro, n’aura de valeur que pour les biens et les
services produits par la Grèce, ce qui limitera considérablement son pouvoir
d’achat : tous les produits importés (ou comportant une part d’imports)
devront être payés en euros sonnants et trébuchants. Et la Grèce importe
beaucoup, des produits agricoles aux produits technologiques en passant par les
médicaments. La Grèce serait dans la situation de Cuba qui connaît aussi une
double circulation monétaire, le peso local qui ne vaut rien et le peso
convertible (CUC) dont la valeur est proche de celle du dollar qui permet seul
l’accès aux produits de « luxe »… La Grèce, privée d’accès à l’euro,
peut aussi choisir de partir d’elle-même. Dans les deux cas sa situation ne
sera guère brillante, car elle n’aura pas accès avant longtemps aux marchés
financiers : elle devra vivre avec ce qu’elle produit...
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