Saturday, August 22, 2015

'' Hôtel California'' Jean Quatremer

''..Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, a donc eu beau jeu de mettre brutalement le marché dans les mains de Tsípras à la veille du 13 juillet : le Grexit accompagné d’une restructuration de la dette publique et d’une «aide humanitaire», ou le respect - même douloureux - de la règle du jeu définie en commun pour rester dans l’euro. Et c’est ça l’autre leçon de la crise grecque : l’appartenance à la monnaie unique impose de respecter son règlement intérieur. En ratifiant le traité de Maastricht, les Etats ont signé un contrat qui les lie et dont ils auraient dû lire tous les paragraphes. Les Etats du Sud, France comprise, croyaient avoir fait main basse sur le mark et ses taux d’intérêt à faire rêver sans réelle contrepartie : au fond, la bonne gestion, ce serait pour un jour lointain…
..Les pays du Nord ont profité de la crise grecque pour bien faire comprendre à chacun que tel n’était pas le cas : la monnaie, c’est aussi un ensemble de règles et de valeurs qui doivent être respectées bon gré mal gré. On peut s’en abstraire, mais alors il faut être prêt à en payer le prix. On comprend mieux, dès lors, que la gauche radicale et l’extrême droite françaises, sortent sonnées de l’affaire. La démagogie, Syriza l’a montré, n’est plus de saison...''

No comments:

Post a Comment