C’est une
gigantesque partie d’échecs qui se joue entre l’Union européenne et la
Russie, avec pour enjeu la stabilisation d’une Ukraine au bord de la
banqueroute et de l’éclatement : «Hélas, les Européens, qui ne sont
déjà pas de bons joueurs en temps normal, sont là handicapés par leur
adversaire. Car Moscou est le plus grand diviseur des Etats membres, soupire un diplomate en poste à Bruxelles. Cela nous empêche de penser plusieurs coups à l’avance.»
Or,
l’Union européenne, qui est au premier rang dans la crise ukrainienne
puisqu’il s’agit de son voisinage immédiat, ne peut se permettre le
moindre faux pas. «Si on rate la période de transition politique et que l’on se met Moscou à dos, c’est fini, met-on en garde dans l’entourage de François Hollande. Les
Russes, qui pensent très politique à la différence de l’Union, ont un
fort pouvoir de nuisance : s’ils le veulent, sans même intervenir
militairement, ils peuvent mettre le feu à l’Ukraine.» Or, à Bruxelles, «on fait comme si Moscou n’avait pas la possibilité de mettre un bazar d’enfer, s’indigne un diplomate de l’Union. On
est dans un entre-deux détestable, faute d’avoir défini une politique
cohérente à l’égard de la Russie, comme la création d’une zone de
libre-échange ou d’un espace de sécurité commun.»
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