Des centaines de milliers de pingouins et d’albatros font leurs nids sur
Bird Island, face aux côtes de la Géorgie du Sud. Sur cet îlot
subantarctique, où peu d’humains sont autorisés à séjourner, huit
chercheurs du British Antarctic Survey mènent une vie monacale sans
Internet, ni médecin ni boulanger, dans une station à 1 400 kilomètres
du port le plus proche. Le ravitaillement n’arrive par bateau que deux
fois l’an. Pour ces huit femmes et hommes en mission scientifique, c’est
le rêve d’une vie. Presque aucun autre lieu sur la planète n’offre de
meilleures conditions pour observer les oiseaux de mer. Un privilège
pour lequel ils sont prêts à endurer neige, tempêtes et isolement. Cette
réserve naturelle a pourtant été menacée. Car les chasseurs de phoques
et de baleines, qui ont pillé la faune de la Géorgie du Sud, ont
probablement aussi laissé se faufiler des rats dans leurs bagages. Sans
ces rongeurs qui dévorent les oeufs, on estime qu’il y aurait ici
quatre-vingt-dix millions d’animaux sauvages en plus. Après la plus
grande entreprise de dératisation de tous les temps, les biologistes
tentent aujourd’hui de recréer l’état originel de l’île, antérieur à
l’arrivée des rats. Parviendront-ils à terminer leur opération de
sauvetage avant l’arrivée de l’hiver ?
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